Nous avons lu pour vous – « Stocker du carbone dans les sols français »

Stocker du carbone dans les sols Français

Le carbone, le carbone, le carbone ! Si vous souhaitez approfondir vos connaissances sur une base scientifique pointue alors découvrez ce que nous avons pensé de la lecture de l’ouvrage Stocker du carbone dans les sols français (Précisons de « Métropole ») Quel potentiel et à quel coût.

Cet ouvrage issu du rapport de l’étude « 4 pour 1000 France » est une synthèse du rapport d’étude scientifique conduite par la Direction de l’expertise scientifique collective, à la prospection et aux études d’INRAE.

L’étude et l’ouvrage sont pointus scientifiquement. Ils créent en partie le débat par la complexité des mesures et des pratiques qu’ils suggèrent. Bravo à Sylvain Pellerin, Laure Bamière, Isabelle Savini et Olivier Réchauchère pour la coordination de l’étude et de l’ouvrage.

Ce que nous en avons pensé

Le sujet du stockage ET de la séquestration du carbone en agriculture (comme dans d’autres domaines, nous pensons ici à l’olivine sur les littoraux par exemple) alimente beaucoup de suppositions et de modèles de pratiques agricoles et de services associés.

Les auteurs de l’étude scientifique en question sont reconnus et ont publié une étude complète en juin 2019 à la suite d’une sollicitation de l’ Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) et du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. (MAA).

Pour favoriser la « vulgarisation » et la diffusion du contenu d’une partie de l’étude auprès d’un plus grand nombre de lecteurs, les auteurs ont publié cet ouvrage en juillet 2021.

Pointu scientifiquement il pose des bases solides pour comprendre le sujet et s’ouvre au domaine économique avec efficacité pour évaluer de manière précise les impacts sur les exploitations en terme de pratiques agricoles.

Et comme parfois un petit schéma vaut mieux qu’un long discours les illustrations (notamment sur fond de carte géographique) sont assez percutantes.

Réservé sans doute à des initiés pour la lecture complète de l’ouvrage nous en recommandons au moins la lecture du chapitre 4 sur le potentiel technico-économique de stockage dans les sols français à celles et ceux qui participent à la fois à des projets stratégiques ou opérationnels pour les acteurs des filières et en particulier Grandes Cultures / Elevage / Vignoble.

Nous avons apprécié

  • Le rappel des enjeux –
    • par exemple que le stock de carbone organique des sols représente le triple de la quantité de Carbone sous forme de CO² dans l’atmosphère
    • Qu’il ne faut pas seulement rechercher des puits de CO² mais également réduire les émissions
  • L’évocation de la controverse scientifique autour de l’initiative 4 pour 1000 et la capacité des pratiques « stockantes » à conserver durablement le carbone dans le sol
  • L’analyse des disparités de pratiques et de potentiel en France métropolitaine
  • Les analyses combinées et parfois complexes des facteurs influençant le stockage de carbone dans les sols
  • L’analyse très détaillée d’un point de vue potentiel par région, coûts et impact sur le stockage pour les pratiques suivantes:
    • Extension des cultures intermédiaires
    • Semis direct
    • Nouvelles ressources organiques
    • Insertion et allongement des prairies temporaires
    • Agroforesterie intraparcellaire
    • Haies
    • Intensification modérée des prairies permanentes
    • Remplace fauche-pâture en prairies permanentes
    • Enherbement des inter-rangs pour les vignobles de manière permanente ou hivernale
  • La prise en compte des externalités négatives sur les émissions de GES en particulier des pratiques agricoles suggérées

Nous aurions apprécié

  • L’inclusion des DROM / COM dans le périmètre de l’étude
  • Une vision de l’accessibilité des pratiques proposée en terme d’adoption par les agriculteurs et de facilité / difficulté de mise en œuvre
  • Un approfondissement des alternatives au modèle « humique » évoquées au chapitre 2 et qui est sont vertigineuses en terme de complexité de mise en œuvre opérationnelles

Les auteurs

  • Sylvain Pellerin: Chercheur INRAE à l’UMR ISPA un des deux pilotes scientifiques de l’étude. Il travaille sur les cycles carbone et éléments nutritifs dans les agroécosystèmes et leur modélisation.
  • Laure Bamière: Chercheur INRAE à l’UMR Economie Publique une des deux pilotes scientifiques de l’étude. Economiste de l’environnement, elle étudie et modélise les liens entre les activités agricoles et l’atténuation du changement climatique.
  • Isabelle Savini: est chargée d’études à la Direction de l’expertise scientifique collective, de la prospective et des études d’INRAE.
  • Olivier Réchauchère: agronome et coordinateur du projet, était chargé d’études à la Direction de l’expertise scientifique collective, de la prospective et des études d’INRAE.

L’ouvrage

  • 232 pages
  • Editions Quae
  • Tarif: 40 EUR

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